La suite de notre voyage nous emmène donc à Otavalo. Ville commerçante par excellence, elle est notamment réputée pour son marché hebdomadaire, un des plus importants des Andes, qui s'anime chaque samedi en l'honneur des dieux du commerce. Les vendeurs proposent un choix étourdissant d'artisanat traditionnel, et la Plaza de Ponchos, qui accueille habituellement un marché journalier, devient le coeur d'une ville toute entière dédiée aux affaires et à la négoce. Le tissage est en particulier la principale production artisanale de ce lieu où les Otavalenos (pour la majorité des Indiens Kichwas portant toujours l'habit traditionnel) ont su récupérer leur terres à la suite de leur exploitation par les espagnols et les equatoriens, et sont aujourd'hui le peuple indigène le plus prospère du pays.


Nous passons donc le week-end à découvrir l'ambiance et la convivialité de cette ville et de ses habitants. Otavalo est notamment entourée de deux volcans imposants, Imbabura (4557m) et Cotacachi (4944m), observables en tout point de la ville et qui lui confèrent une touche de charme supplémentaire . Nous profitons du samedi matin pour découvrir les différents marchés, dont celui aux animaux qui est particulièrement impressionnant, et nous nous dirigeons vers le lac de Mojanda situé à plusieurs kilomètres au sud, pour un petit trek aux alentours de 4000 mètres. Le temps n'est malheureusement pas au rendez-vous pour celui-ci, mais à la suite d'une nouvelle agréable soirée à Otavalo, nous quittons la ville pour rejoindre Ibarra à 20km au nord, où nous devons rencontrer notre prochain contact pour l'association.


L'organisme que nous allons rencontrer se nomme Uniotavalo, et c'est avec Paolina Vercoutere (un nom étrangement bien du nord) que nous avons rendez-vous. Cette dernière nous a été recommandé par sa cousine française, qui nous avait approchée après avoir aperçu notre campagne sur internet. Et le conseil s'avère amplement justifié ! Notre premier contact avec Paolina et l'association se passe à merveille, et l'entente semble naturelle. Née d'un père français (de Tourcoing s'il faut noter la coïncidence) et d'une mère equatorienne, Paolina maîtrise bien notre langue et c'est donc une chance et l'occasion pour nous d'afficher très clairement nos objectifs. Celle-ci nous accueille chaleureusement, avec à ses côtés la directrice de l'agence, Anita, et sa responsable du crédit, Anna, et nous explique l'historique et le fonctionnement de cet organisme dont les besoins répondent aux attentes d'Impulso. Créée par 22 associés il y a 7 ans, Uniotavalo s'est exclusivement appuyé sur son capital de départ et sur ses propres investissements pour se développer, et l'organisme a à coeur de soutenir les entrepreneurs qui n'ont pas accès au crédit bancaire classique. Ainsi, l'idée est prise de commencer à travailler ensemble, et notre premier rendez-vous avec un de leur client est fixé dès le lendemain matin.