Nous arrivons à Banos le vendredi soir à la suite d'une longue route en bus, et ce n'est pas mécontents que nous débarquons dans cette ville réputée dans tout le pays. Banos de Agua Santa se situe au pied du volcan Tungurahua dans la province du même nom. Ses nombreuses activités sportives et touristiques, dont notamment les cascades et les eaux thermales, font d'elle une destination privilégiée des touristes équatoriens et internationaux. Nous sommes chanceux de découvrir cette ville et ses atouts le lendemain en compagnie d'un temps magnifique, et nous en profitons pour descendre la route des cascades en vélo, de monter sur le flanc du volcan pour admirer le panorama qu'il offre sur la ville, et de terminer la journée dans les thermes naturels d'El Salado dans une gorge ravissante, dont la proximité avec une rivière glacée nous permet une alternance chaud/froid de près de 45 degrés de différence.

Banos est également réputée pour ses soirées rythmées, mais ce week-end notre priorité est ailleurs. En effet, il est prévu le lendemain de nous attaquer au second sommet du pays, connu également pour être le volcan actif le plus haut de la planète : le Cotopaxi.


Nous avons ainsi rendez-vous le lendemain midi à Latacunga, capitale de la province de Cotopaxi (mais que nous ne vous conseillons absolument pas), où un guide de haute montagne nous attend. L'ascension nécessite obligatoirement un guide de la région et du matériel adéquat, et nous n'avons d'autres choix que de faire appel à un tour opérateur pour ce genre de périple. C'est donc Sergio, grand habitué de ce fameux volcan, qui nous accompagnera pour l'ascension. Après nous avoir équipés, celui-ci nous emmène pour une première étape au refuge situé à 4 800 m, où nous passerons la nuit. Malgré l'entrainement réalisé, l'altitude ne fait pas bon ménage avec l'asthme de Valentin, et nous décidons d'un commun accord qu'il est plus prudent qu'il reste au refuge, dont heureusement la vue et l'ambiance offre déjà de belles sensations. C'est donc seul (avec Sergio), à la suite d'une courte nuit de 4 heures à peine et un réveil à minuit, que je prend le départ de cette ascension et vous écrit les lignes suivantes. Valentin m'aide à m'équiper et me souhaite bonne chance pour un départ vers 1h du matin qui s'avère bien parti, puisque la météo, grande incertitude de cette expédition, semble être assez bonne. On entame donc cette une ascension de nuit sous les étoiles, avec malgré tout un peu de vent. Mes jambes et mon enthousiasme me permettent de tenir assez facilement durant les quatres premières heures, mais le cumul de la fatigue et la difficulté de la dernière partie rendent celle-ci singulièrement compliquée. Je souffre, mais le sommet m'offre finalement la vue spectaculaire et le lever de soleil tant attendu au bout d'un peu plus de 5h d'efforts, et je ne peux que contempler la beauté de ce que me propose cet instant à 5 897m. Pas le temps de s'attarder des heures non plus, le vent souffle et le froid est particulièrement saisissant malgré l'équipement. Un dernier coup d'oeil sur le cratère fumant, et il est temps de redescendre. Cette deuxième partie est d'autant plus compliquée avec la fatigue, et c'est avec beaucoup de soulagement que je rejoins le refuge, où Valentin me récupère dans un grand état d'épuisement malgré la satisfaction. Une beau défi de relevé donc, et c'est après quelques minutes de repos et un petit déjeuner bien mérité que nous reprenons la route vers Otavalo, où une nouvelle semaine de travail nous attend.